Le projet DOSA consiste à établir un Observatoire des sciences sociales de l’antibiorésistance. Il comprend à la fois des travaux de recherche sur les espaces numériques de l’antibiorésistance et le développement d’un réseau français de sciences sociales de l’antibiorésistance.
Notre objectif est de développer, d’animer et d’internationaliser les recherches françaises en sciences sociales de l’antibiorésistance. Nous effectuons pour cela un travail de diffusion et de vulgarisation auprès de divers publics (professionnels de santé, décideurs publics et citoyens notamment). Notamment, un site internet sera bientôt accessible et un cycle de conférences et de rencontres-débats a commencé au printemps 2023.
Le projet vise à produire des études sur les espaces numériques de l’antibiorésistance, c’est-à-dire les différentes arènes où, sur le web, sont produits des discours et des controverses sur l’antibiorésistance et les usages d’antibiotiques. Les trois domaines OneHealth sont considérés : la santé humaine, la santé animale et l’environnement. Étudier les espaces numériques est un enjeu récent pour les sciences sociales et cela n’a pas encore été abordé pour ce qui concerne l’antibiorésistance.
DOSA se propose d’étudier au moins trois de ces espaces spécifiques. Tout d’abord, nous étudions les arènes scientifiques qui sont saisissables à partir des grandes bases de données numériques comme le Web of Science (WoS) ou PubMed. Les réseaux sociaux et médias seront également étudiés au cours du projet, mais ces travaux n’ont pas encore commencé.
À partir d’une étude scientométrique, nous cherchons à savoir comment est structuré cet espace et comment les controverses s’y déploient. Il s’agit en particulier de déterminer dans quelles mesures le principe OneHealth « existe » ou pas, c’est-à-dire si les composantes humaines, animales et environnementales de l’antibiorésistance interagissent.
DOSA souhaite, à terme, constituer un hub des sciences sociales françaises de l’antibiorésistance. En effet, s’il existe un réseau dynamique à l’international, ses pôles sont avant tout situés au Royaume-Uni, qui a été le fer de lance des sciences sociales sur le sujet. Dame Sally Davies, qui a été « Chief Medical Officer » du Royaume Uni pendant toute une décennie (2010-2019), a largement soutenu ces disciplines au même titre que les sciences biomédicales. La culture de santé publique de ce pays (par opposition à une culture professionnelle davantage axée sur la clinique en France) est également un puissant facteur d’intégration des sciences sociales aux problématiques de santé.