Classements accommodants. La gestion des molécules problématiques.

Cet article paru dans la revue Natures, Sciences, Sociétés revient sur la construction d’inventaires et listes pour gérer les molécules problématiques.
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Le 4 novembre 2024

Modifié le 13 novembre 2024

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Henri Boullier (sociologue) et Karine Bertholon (inspectrice de santé publique vétérinaire) interrogent dans leur article, publié dans la revue Natures, Sciences, Sociétés, la construction d’inventaires et de listes, comme outil de gestion de molécules problématiques.


Voici le résumé de l’article :

Les inventaires et les listes sont un outil de gouvernement extrêmement répandu, mais dont les enjeux et les processus d’élaboration sont parfois méconnus. Ces artefacts en apparence neutres et apolitiques, souvent décrits comme des « choses ennuyeuses », constituent en réalité des entrées particulièrement riches pour analyser les rapports de force à l’œuvre dans la mise en œuvre de politiques sanitaires et environnementales. Nous nous intéressons ici à deux systèmes de classement : la liste des « substances soumises à autorisation » créée dans le cadre du règlement européen REACH, qui regroupe des substances toxiques destinées à être retirées du marché, et la catégorisation des antibiotiques vétérinaires de l’Agence européenne du médicament, qui vise à préserver des molécules indispensables en médecine humaine. Des dispositions dérogatoires, des non-dits et des angles morts permettent à ces listes d’afficher un objectif de changement tout en ménageant les activités des industries et des professionnels de ces secteurs. Ce faisant, elles font preuve d’une certaine souplesse : elles soulignent l’urgence d’agir en régulant certains usages problématiques mais évitent de prononcer des interdictions fermes.


L’article est à retrouver ici.


Boullier H., Bertholon K. 2024. Classements accommodants. Façonner des listes pour gérer les molécules problématiques. Nat. Sci. Soc. 32, 1, 82-89.

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